Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mon père s'appelle André Breton

8 février 2009

Bibliographie et Sitographie

- Ouvrages:

- Biancheri, Alain. Arts Plastiques au XXe siècle : analyse des mouvements et des œuvres. Delagrave,2004. Chap.3, La nouvelle attitude artistique et l'inconscient , p. 49-60. Collection André Giordan et Jean-Louis Martinand. ISBN 2-206-08467-8

- Lièvre-Crosson, Elisabeth. Du cubisme au surréalisme.Milan,2003. Chap. 6, Le surréalisme, p 44-51. Les essentiels Milan. ISBN 2-84113-272-2

- Darcos, Xavier. Histoire de la littérature française. Hachette Education, 1992. Chap 6, Le XXème siècle, p. 382-386. Faire le point. ISBN 2-01-016588-8

- Guieu, Ariane. Le surréalisme. Bréal, 2002.Chap.2 Les oeuvres, p.32-38, p.50-52, p.61-63,p.66-69. Connaissance d'un thème. ISBN 2-7495-0059-1

- Breton, André. Manifeste du surréalisme.Gallimard, 1924, p.42-43 , p. 37. Foliothèque. ISBN 2070419991

- Articles d'encyclopédie imprimée

- Souriau, Etienne. Vocabulaire d'esthétique. Puf, 1999. Surréalisme, p 1326. Quadrige. ISBN : 2-13-050445-0

- Pierre, José. Le surréalisme. Fernand Hazan Editeur, 1973. Age d'or (L'), p.15 ; Automatisme, p.24 ; Objet surréaliste, p125. Dictionnaire de poche. pas d' ISBN .

- Article de périodique imprimé

- Rousselier, Danièle. Faire jaillir l'inconscient. Textes et documents pour la classe, février 2002, n°830,p.20-23

- Images

http://www.public.asu.edu/~jmlynch/273/images/freud.jpg
http://www.archives.gov.on.ca/english/exhibits/tourism/pics/3292_train_1020.jpg
http://www.armeniens.culture.fr/IMG/jpg/ar_256-2.jpg
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/58/Freud_Sofa.JPG

http://z.about.com/d/cleveland/1/0/d/5/-/-/revecma.jpg

http://www.bde.enseeiht.fr/bda/voyage/dali.jpg

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41KM67TQ0FL._SL500_AA240_.jpg

http://twistasaintbrieuc.unblog.fr/files/2008/01/cecinestpasunepipe.jpg
http://pedagogie.ac-amiens.fr/arts_plastiques/capes04/magritte3.jpg

http://josephdelteil.net/image006.jpg

http://www.desnos.udenap.org/images/desnos_robert_centrale_1924.jpg

http://yoicks.blogg.se/images/2008/tristan-tzara_18789298.jpg
http://www.desnos.udenap.org/images/Breton,%20Andr%C3%A9.jpg

- Vidéos

http://www.dailymotion.com/video/x6w688_ecriture-automatique-et-subconscien_creation

http://www.dailymotion.com/video/xv3pl

http://www.youtube.com/watch?v=NAXeztK4C8s&hl=fr

http://video.google.fr/videoplay?docid=-6212251291122767572&ei=7-GOSYQZpfLbAom8tMIL&q=le+chien+andalou&hl=fr

http://images.google.fr/images?q=un%20chien%20andalou&sourceid=navclient-ff&rlz=1B3PBFA_frFR274FR275&um=1&ie=UTF-8&sa=N&hl=fr&tab=wi

Publicité
Publicité
8 février 2009

Biographies

Aragon , Louis (1897-1982) : Co-fondateur du surréalisme avec Breton et Soupault, sa contribution est essentielle, tant par son action que par ses écrits,jusqu'à la rupture en 1932. A partir de là, son adhésion sans faille au PC, son goût pour le roman (haï par Breton) et son retour à une poésir traditionnelle l'éloignent irrémédiablement du Mouvement.

Artaud, Antonin (1896-1948) : TRaité très jeune aux électrochocs, il met sa fureur au service du surréalisme, avant d'être exclu en 1926. Poète,théoricien du théâtre et acteur illuminé, il laisse une oeuvre violente et envoûtante.

Breton, André (1896-1966) : découvre la poésie au lycée avec Mallarmé, et la psychiatrie en 1920. Désormais,la vie de Breton va se confondre avec l'histoire du surréalisme, dont il sera le théoricien. Rédaction de tracts et de manifestes, jeux, expérience des "sommeils", chasse aux objets étranges constituent son activité. Il publie également de nombreux textes : poèmes (Clair de terre, 1923), essais (Le Manifeste du surréalisme,1924) ou les deux à la fois (Nadja, 1928 ; Les Vases Communicants,1932)

Bunuel, Luis (1990-1983) : Avec Salvador Dali, il écrit et réalise deux films surréalistes, Un chien andalou (1928) et L'Age d'or (1930), où il s'en prend violemment aux valeurs bourgeoises.

Dali, Salvador (1904-1989) : Peintre catalan,il reste un des artistes majeurs du surréalisme malgré de profonds désaccords politiques. Provocatrice, sa peinture manifeste une virtuosité technique des plus classiques.

Desnos, Robert (1900-1945) : Prince du sommeil, il particpe aux activités du groupe jusqu'en 1930, où la rupture se fait à cause de divergences politiques. Résistant,il mourra déporté.

Eluard, Paul (1895-1952) : D'abord dadaïste,il devient surréaliste en 1922. Son engagement politique entraîne la rrupture en 1928. Avec Capitale de la douleur (1926),il énonce ce qui constituera le coeur de son oeuvre poétique : l'amour et la préoccupation constante du monde.

Magritte, René (1898-1967): Membre du groupe surréaliste de Paris,il retourne à Bruxelles dès 1930, tout en continuant à collaborer aux expositions. D'une facture classqie,ses toiles font preuve d'un humour souvent teinté d'angoisse.

Masson, André (1896-1987) : blessure de guerre et internement psychiatrique feront dAndré Masson un révolté. Dès 1922,il produit des dessins automatiques publiés par Breton.Il s'éloigne du surréalisme en 1929 puis retrouve Breton avec qui il partira aux Etats-Unis.

Soupault, Philippe (1897-1990) : Dadaïste,il rencontre Breton et Aragon , avec qui il fonde le surréalisme et invente l'écriture automatique. Mais ses romans et son refus de l'engagement politique lui valent d'être mis en cause en 1926.

Tzara, Tristan (1896-1963): Fondateur de Dada, il fait jouer à Paris ses pièces provocatrices et destructurées et oublie des recueils de poèmes. Malgré les attaques de Breton,il contribue aux différentes revues surréalistes jusqu'en 1935. Il prône alors l'engagement communiste et reproche leur tiédeur aux surréalistes.

8 février 2009

Conclusion

Il est donc vrai que le surréalisme a permis à l'Homme d'exprimer ses rêves et son inconscient à travers l'art et la littérature, grâce aux recherches de Sigmund Freud sur le fonctionnement du psychisme humain. Ils ont en effet effectué un travail d'appropriation et d'analyse du rêve, donnant lieu à des produits d'une grande valeur poétique, aussi bien sur le plan littéraire qu' artistique, en se libérant de toutes contraintes, autant matérielles que morales.
A travers leurs ouvrages très personnels, on peut à la fois analyser leurs pensées mais également leur volonté de changer une société d'après-guerre, qu'ils voulaient moins axée sur une vérité et une réalité imposées mais sur l'instinct et la sensibilité individuelle.

Mais cette recherche violente de la vérité a provoqué certaines réticences et fut surtout incomprise par la population de l'époque, qui voyait en eux une folie, et attribuait leurs recherches à une dépravation de l'esprit, cherchant un exutoire dans des techniques plus fantasques les unes que les autres et refusant par facilité de se plier aux règles de l'esthétique. Peut-être ces personnes avaient-elles peur que ces artistes trouvent un moyen de dévoiler la pensée humaine, parfois honteuse et noire.

Pourtant, aujourd'hui, Breton et ses compères semblent avoir été réhabilités puisque le centre Pompidou leur a consacré une exposition en 2002 sous le titre La Révolution Surréaliste. Le mouvement surréaliste a donc bien marqué les esprits, et cela ne risque pas de désemplir puisque leurs œuvres, toujours aussi intrigantes, traduisent un message universel et immortel : la quête de soi-même.

8 février 2009

15 - L'imaginaire devenu concret

Nous venons de le voir,les membres du mouvement ne veulent pas être en adéquation avec le monde sensible, dont ils rejettent l'interprétation enjolivée. Pour eux, des mouvements tels que le symbolisme et l'impressionnisme sont les reflets d'une perception externe. Les surréalistes veulent suivre leur perception intérieure pour exprimer leur propre imaginaire. Comme l'explique Paul Klee "la peinture ne rend pas le visible, elle rend visible l'invisible". Comme en poésie, ils souhaitent créer de nouvelles formes, peindre des objets qui n'existent que dans l'esprit du peintre pour bouleverser la perception du spectateur.

Le support se fait sur l'imagination pour une représentation concrète des désirs inconscients.Il faut révéler  les pans cachés de l'imaginaire d'une manière à le lier au concret, comme un réseau de sollicitations. Des objets originaux ou banals deviennent des catalyseurs du désir et de l'inconscient. Par exemple pour Breton, la cuillère  signifie le besoin d'amour,un objet concret répond alors à des questionnements intérieurs.

image006De plus, des objets oniriques entrevus dans des rêves, sans aucune utilité pratique,  donnent une réalité aux constructions de l'imaginaire et les font entrer dans le réel, supprimant toute notion de beau, d'utile, de rationnel, au profit d'une interprétation personnelle, que nous vous invitons à faire notamment pour le Taxi pluvieux de Salvador Dali, qui illustre un de ses rêves, où l'on retrouve des escargots, un mannequin arrosé ou encore un tas de légumes dans une automobile.

8 février 2009

13 - Faire de chaque homme un poète

Nous venons de le voir, les surréalistes refusent la division des genres, ainsi que l'adhésion à une esthétique, qui fait obstacle à l'expression de l'inconscient. Ainsi, ils ne tardèrent pas à s'attaquer à la poésie, où l'on trouve le plus de contraintes, telles que la versification , le rythme, la rime, ou encore la forme fixe du poème. Adieu sonnets de Ronsard, et ses adeptes contemporains , qui pensent que plus les difficultés de création aboutissent à de meilleurs résultats!

Oui, les surréalistes veulent une poésie nouvelle, bouleverser les représentations mentales en se laissant guider par des images, sans chercher à les ordonner. Bienvenue à la nouveauté et au non-respect des traditions!

C'est alors que se révèle l'importance du langage imagé , indispensable à la poésie,  qui n'est plus la simple illustration d'une idée. Les surréalistes s'approprient alors la définition de Reverdy selon laquelle " L'image est une création pure de l'esprit.Elle ne peut naître d'une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports entre les deux réalités rapprochées seront éloignés et justes, plus l'image sera forte  - plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique." On perçoit alors le lien entre deux objets, et un glissement de l'un à l'autre. De plus l'aspect surprenant de l'image surréaliste est qu'elle ne résulte d'aucune motivation rationnelle.

Ainsi, Breton et ses compères souhaitent retrouver la poésie aussi bien dans la vie que dans les œuvres. Cette idée se retrouve dans le recueil Clair de Terre, publié en 1923, qui traduit une volonté de brouiller les genres : on y trouve 5 récits de rêves, des textes en prose ou en vers, ainsi que des jeux typographiques. Ces aspects, différents les uns des autres, mettent totalement en pratique la volonté de renouveler les formes de l'expression, et de rendre poétique le monde en toutes circonstances. L'épigraphe de l'œuvre s'explique alors : "il ne suffit pas d'admirer le clair de lune sur la Terre, il faut savoir admirer le clair de terre sur la Lune si 'lon veut poser un regard créateur sur le monde.". clair_de_terre

Les poètes surréalistes, ne subissant aucune contraintes, forment alors des œuvres qui représentent bien leurs esprits individuels, tout en gardant une thématique : célébrer la qualité onirique de l'existence.

Publicité
Publicité
8 février 2009

14 - L'inconscient au service du spectateur

Les surréalistes rejettent le théâtre : pour eux, c'est une dissociation arbitraire de l'auteur en plusieurs personnages; son inconscient est divisé pour créer tous les personnages qui sont, de plus, joués par des personnes extérieures. Ainsi, le théâtre devient l'art du dialogue entre les êtres alors que le dialogue est fait pour être intérieur.Le langage doit être à l'attention de sa propre pensée pour mettre au jour le monde imaginaire.

En réaction à cette abbération qu'est le théâtre, Apollinaire qualifie ses pièces d' "anti-théâtre" car il se met en opposition avec les conventions théâtrales, ses travaux prenant des tournures de parodies, comme le sketch vous m'oublierez de Breton et Soupault dont les personnages Robe de chambre, Machine à coudre, Parapluie et l' Inconnu incarne cette volonté de tourner en ridicule le théâtre.

vitracRoger Vitrac tentera de créer un théâtre surréaliste : son œuvre principale Victor ou les enfants au pouvoir est un drame bourgeois et une parodie de théâtre de la fin du XVIIIème siècle où l'auteur fait une satire violente de la morale bourgeoise dans un jeu sur l'absurde. Il introduit dans son théâtre la parole automatique et des associations oniriques. Les autres surréalistes, déçus, lui reprocheront de ne pas critiquer le mode de pensée en lui-même des bourgeois.
Artaud ,quant à lui, après la poésie se tourne vers la dramaturgie : atteint de troubles nerveux croissants, la poésie ne suffit plus comme analyse mentale et il trouve un autre exutoire. En fondant le théâtre Alfred-Jarry avec Vitrac, ils créent une nouvelle dimension à cet art : souhaitant un spectateur immergé dans le spectacle, Artaud préconise de nouvelles configurations scéniques (le spectateur est au centre, la scène autour) et privilégie un aspect religieux et métaphysique dans ses pièces, une expression de la douleur de la condition humaine dans un théâtre de cruauté pour interpeller.Le surréalisme veut détruire une forme d'art sclérosé pour lui donner un sens.Surandalou4

Mais les surréalistes sont plus connus pour le cinéma que pour la dramaturgie, qui n'a néanmoins pas eu de succès à ses débuts.Les surréalistes ont créé la magie des salles obscures mêlées à un flot d'images pour faire du cinéma un état entre le rêve et le sommeil chez le spectateur, comme un rêve dans la vie réelle.L'importance de l'histoire est moindre que celle du mouvement des images dans ce cinéma d'après-guerre.

Dali et surtout Bunuel créent les films  les plus connus Un chien andalou (1928) et L'âge d'or (1930), où est privilégié l'onirisme sans respecter les convenances sociales et artistiques.Un chien andalou est le film le plus étonnant : un homme coupe un oeil au rasoir,  une attaque contre les conventions de représentation et une volonté d'imposer la violence à l'esprit du spectateur. Les intertitres absurdes comme dans le cinéma muet, les espaces et périodes abstraites le désorientent.

8 février 2009

12 - Le refus du réalisme

Original, le surréalisme refuse que la littérature soit classée en genres, et attaquent particulièrececinestpasunepipement le roman. En effet, selon eux, ce dernier se veut réaliste mais provient de l'esprit de l'auteur , ce qui donne en réalité une version arbitraire de la réalité,  et totalement subjective. Ainsi, la vision d'un objet qu'il décrit n'est pas la vérité. Ils critiquent également la présence de personnages créés de toute pièce, donc la psychologie est fixée par l'auteur, et ne s'approche que très peu du réel. Enfin, ils remettent en question,sur le même principe, la construction dramatique. En effet, une histoire arbitraire ce termine par un dénouement prévisible.

Ainsi, dans leurs oeuvres, les surréalistes veulent, en opposition à toutes ces caractéristiques, se révéler tout entier dans leurs oeuvres, qui apparaissent alors comme une quête d'identité,et non pas un simple scénario. C'est pourquoi les premiers mots du roman Nadja, d'André Breton commence par les mots "Qui suis-je?". Cet ouvrage, qui raconte la véritable relation entre la jeune femme et l'auteur d'octobre 1926 à mars 1927, est divisée en deux, une part consacrée à la réflexion et l'autre au récit. Breton y analyse le rôle de Nadja dans sa vie, ses conséquences et nous invite alors à notre tour à les interpréter, de nous même, sans nous imposer une vision de la vérité, erronée.

Cette idée se retrouve dans la peinture, avec l'artiste René Magritte, qui s'en joue avec ironie dans sa célèbre représentation d'une pipe , habilement soulignée de la légende  "Ceci n'est pas une pipe" dans son œuvre La trahison des images , et notamment dans son tableau La Clé des Songes, de 1930, où chaque objet se trouve affublé d'un mot sans aucun rapport direct, provoquant chez le spectateur une foule de questionnements, cherchant à comprendre le message caché.

magritte3

8 février 2009

11 - Amusons-nous!

Les techniques citées précédemment apparaissent paradoxalement sérieuses , malgré leur innovation et étrangeté apparente. Il est vrai que les surréalistes cherchent à comprendre leur inconscient, et à dialoguer avec lui. Mais ils cherchent également à partager ces "lambeaux" d'eux-mêmes avec d'autres, pour créer de manière tout à fait amusante des textes intensément poétiques, révélant la personnalité cachée de chacun dans un ensemble hétérogène.

41KM67TQ0FLC'est ainsi que sont nés les jeux et textes collectifs, dont le plus célèbre est Ralentir Travaux, écrite par Breton,Eluard et Char en 1930.Cette  "littérature faite  à plusieurs" s'exprime sous deux formes. Dans la première, il s'agit de réaliser des textes en ayant une unique contrainte syntaxique : chaque joueur écrit un mot dont la nature et la fonction est donnée , sans savoir quel est le mot qui précède ou celui qui suit. Nous retrouvons bien évidemment ici le jeu du Cadavre Exquis, encore pratiqué de nos jours.
La phrase ainsi formée par de nombreuses personnes ne reflète ainsi pas la volonté personnelle d'une seule, mais gagne une grande profondeur de par des associations surprenantes.

La seconde forme de jeux collectifs suit le même principe du "hasard bénéfique" : il s'agit des Questions-Réponses. Par groupe de deux,  un joueur écrivant une question et l'autre une réponse, sans jamais se concerter. Nous retrouvons ici un exemple, entre Aragon et Marcel Noll :

" - Qu'est-ce que la fourrure?

- L'oiseau-mouche qui se souviendrait du déluge, en jouant avec l'ombre des poissons."

Ainsi reliées, les phrases formées sembles révéler une autre vérité, plus profonde que celle , rationnelle, que le commun connaît.

3 février 2009

10 - Simuler la folie

Enfin, les surréalistes ont élaboré une autre technique pour appronfondir leurs recherches sur l’inconscient, plus extrême et extrêmement originale : la simulation de la folie.Elle vise à établir des liens entre le rêve et l’activité délirante que l’on retrouve dans les asiles, car selon eux, c’est dans ces derniers que s’exprime une vision du monde délivrée de la raison. Dali s’exprime d’ailleurs à ce sujet : « Tous les médecins sont d'accord pour reconnaître la vitesse de l'inconcevable subtilité fréquente chez le paranoïaque, lequel, se prévalant de motifs et de faits d'une finesse telle qu'ils échappent aux gens normaux, atteint à des conclusions souvent impossibles à contrediredali... et qui, en tout cas, défient toute analyse.


Ainsi, c’est en 1930 qu’est publiée L’Immaculée Conception, œuvre regroupant une série de simulations de délires de diverses pathologies, telles que la débilité mentale, la paralysie générale, la manie aigüe, la démence précoce ou encore le délire d’interprétation.

Dans cette œuvre, tout critère d’analyse littéraire est proscrit puisque, selon le raisonnement des surréalistes, la composition et le style d’un texte n’influencent aucunement à son pouvoir.

Cette technique, très originale,est une des plus intéressantes, car elle peut être pratiquée sans danger : l’enfermement dans des délires créés de toute pièce ne mène en aucun cas à une dépendance et à une rupture face au monde extérieur. De plus, elle libère le mouvement de tous préjugés et de toutes conventions.

3 février 2009

9 - Paranoïa-critique, ou l'expression du rêve chez Dali

revecmaCette volonté de supprimer les frontières entre le rêve et la réalité est d'ailleurs exploitée dans la peinture par la méthode de « paranoïa critique » de l'artiste espagnol Salvador Dali.Il s'agit en réalité d'une connaissance fondée sur l'association interprétative-critique des phénomènes délirants, où l'on trouve par exemple l'image de deux objets absolument différents (une femme et un cheval) et une troisième image qui, par la présence des deux autres, devient obsédante. De plus, c'est juste avant l'endormissement que celui-ci trouve l'inspiration, peuplant alors ces tableaux d'images quasi-hallucinatoires dans les années 1931-1936.

On trouve alors dans ses toiles l'omniprésence du rêve, notamment dans son huile Le Rêve. On y trouve le buste d'une jeune femme endormie,les yeux fermés, et positionnée de trois-quarts au centre de l'image. C'est la différence de taille entre le torse de cette femme et l'aspect minuscule,infime, des personnages lointains à gauche de celle-ci qui impose au spectateur une sensation d'oppression. De plus, les objets mous, fuyants, et la lumière glauque le confinent dans une logique où l'inconscient surpasse la vision elle-même. Ici, l'homme en costume assis près d'un buste mi-homme mi-femme traduit l'enfance de l'artiste, qui se représente en héros dans le conflit contre son propre père. Ce tableau est tout à fait en accord avec une des théories de Freud : le rêve renferme à la fois des impressions récentes ressenties quelques heures auparavant et de lointains souvenirs d'enfance, enfouis au plus profond de nous.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Mon père s'appelle André Breton
Publicité
Publicité